En direct

Il existe une poésie qui ne s’écrit pas avec des mots, mais avec des flux numériques. Une poésie née des lives, ces retransmissions en direct où le temps s’égraine sans filet, où chaque seconde échappe au contrôle. C’est une poésie de l’instant volé, de la faille assumée, du cœur qui bat à l’unisson derrière les écrans.

Sculpter l'éphémère

Aucun replay ne restituera jamais le frisson de l’instant présent. « Ça se passe maintenant ». Le direct est un sablier qu’on ne peut retourner. Entre deux phrases, un souffle, un regard, un geste, ces interstices où le présent respire, libéré du montage. Il y a des silences qui dansent.

Nos caméras, nos objectifs deviennent des personnages, complices des spectateurs. Ils clignent, se troublent, hésitent, tournent, s’émerveillent avec nous.

C’est le moment où des dizaines, des centaines, des milliers d’inconnus partagent la même seconde, le même frémissement, la même pulsion de vie.

Le direct est un art du vertige. Il nous rappelle que la vraie poésie ne se trouve pas dans la perfection des mots, mais dans la vibration du monde. À l’ère du tout-enregistré, il reste l’ultime sanctuaire de l’irrattrapable – une étincelle qui nous apprend à aimer ce qui nous fuit.

Avec sincérité

La vidéo en direct se distingue par son absence de filtre, faisant de la sincérité un impératif technique et émotionnel. Cette authenticité brute, impossible à simuler, forge la crédibilité du message et transforme le rapport au spectateur. À l’ère du tout-artificiel, le live streaming reste l’ultime sanctuaire où l’authenticité  devient une arme de persuasion massive.