Dans les coulisses du photographe, la post-production

Après un shooting photo, le photographe entame le processus de post-production. C’est le passage incontournable de la photo brute vers la photo prête à être diffusée. Cette étape fait partie du travail invisible du photographe et pourtant, elle représente une part très importante de son activité. Chaque photographe passe plus de temps devant ses écrans que derrière le viseur de son appareil photo. Il ne suffit pas de prendre des photos, il faut les restituer. Voici le déroulé classique qui permet au photographe de passer de la prise de vue à la publication.

Récupération des photos et editing

Le photographe transfère les fichiers RAW ou JPEG de l’appareil photo vers son ordinateur ou un autre dispositif de stockage pour commencer le processus de post-traitement. Cette étape est parfois réalisée dès la prise de vue, notamment en studio. Des photo-journalistes transmettent aussi leurs images en direct aux rédactions ou aux agences de presse lors de la couverture de certains évènements. Un iconographe se charge ensuite des opérations qui vont être présentées ci-après.

Le photographe se mue en iconographe et passe en revue toutes les images réalisées pendant le shooting. Il effectue une première sélection des meilleures photos. Il élimine les images floues, mal cadrées, surexposées, sous-exposées ou celles qui ne répondent pas aux critères de qualité attendus, c’est l’editing. Les photographes professionnels sont souvent très rapides et très sévères lors de cette étape. Le moindre défaut et l’image est rejetée. Le photographe ne détruit pas nécessairement ces « mauvaises » images. Certaines peuvent être réutilisées partiellement ou totalement pour un autre projet ou sur un autre support.

Au cœur de la post-production, la retouche

Le photographe retouche les images sélectionnées pour les améliorer, c’est le post-traitement. Cela peut inclure des ajustements de la luminosité, du contraste, de la saturation des couleurs, de la netteté, de la correction des yeux rouges, etc. Il peut également appliquer des filtres, des effets spéciaux ou des modifications spécifiques en fonction des besoins du projet ou des demandes du client. Les logiciels les plus couramment utilisés sont Lightroom et Photoshop produits par ADOBE. Ces deux logiciels ont désormais intégré l’Intelligence Artificielle. L’IA est ici un atout supplémentaire, sans abus, pour améliorer la qualité des images et supprimer de nombreux défauts. Elle est aussi de plus en plus présente dès la prise de vue, dans les appareils photos eux-mêmes. Rares sont donc aujourd’hui les photographes qui peuvent prétendre ne jamais recourir à l’IA.

Des photos revisitées

Dans certains cas, le photographe peut effectuer des retouches plus avancées, comme l’élimination des imperfections de la peau, la correction de la composition, la suppression d’éléments indésirables ou la fusion de plusieurs images pour obtenir un résultat final optimal. A ce stade, tout est possible et c’est à ce moment que les problèmes peuvent survenir. La tentation est parfois grande de recréer l’image « idéale » ou supposée comme telle. Les magazines de mode, les publicités, la presse elle-même parfois, abusent ou se laissent abuser par des images très, trop, artificielles. Et les erreurs ou excès de post-traitement remettent en question l’apparente sincérité des photographies. Avec Photoshop, il est très facile de vous faire perdre 10 kilos, gagner 10 centimètres ou de changer la couleur de votre iris. Le photographe fait parfois face à des demandes très surprenantes et parfaitement incongrues.

La gestion du stock

Le photographe classe les images post-traitées dans des dossiers appropriés, par dates ou par catégories. Il les renomme si nécessaire et les organise de manière logique pour faciliter leur accès ultérieur. Cette étape d’archivage est essentielle dans son activité. Il doit pouvoir retrouver rapidement une image pour la fournir à un client. C’est une véritable gestion du stock qui se met en place. Le photographe devient ici archiviste, bibliothécaire, magasinier, presque historien parfois, ou archéologue lorsqu’il redécouvre un trésor enfoui dans un vieux dossier.

Export et expédition

Une fois que les images sont prêtes, le photographe les exporte dans le format requis pour le client ou le projet spécifique. Il peut s’agir de fichiers JPEG, TIFF ou tout autre format demandé selon la destination des images (web, réseaux sociaux, print…). Le photographe effectue également des sauvegardes régulières des fichiers pour éviter toute perte de données accidentelle. Les disques durs pour le stockage, les NAS, le cloud, sont des supports indispensables et font l’objet de soins particuliers. Des années de labeur constituent une formidable banque d’images et des centaines de milliers, voire des millions de photos sont ainsi préservées.

Le photographe prépare ensuite les images finales pour la livraison au client. Selon les accords préalablement établis, cela peut impliquer l’envoi des fichiers numériques par e-mail, la création d’une galerie en ligne, la remise d’un support physique, le transfert en ligne, la mise à disposition dans un cloud ou toute autre méthode de livraison convenue.

Ces étapes peuvent varier en fonction des préférences et des pratiques de chaque photographe, ainsi que des spécificités du projet. L’objectif essentiel de la post-production est de garantir une qualité optimale des photos et de répondre aux besoins et aux attentes du client. Après la livraison des images, le photographe peut rester en contact avec le client pour obtenir des retours et s’assurer que les attentes ont été satisfaites. Il peut également fournir des services supplémentaires, tels que l’impression, la création d’un album ou d’autres produits dérivés et ils peuvent être nombreux.


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