L’empreinte carbone du photographe

Je suis intimement persuadé que la plupart des photographes se préoccupent des questions environnementales. Nous observons le monde et la nature et, à ce titre, on constate et on photographie les bonnes et les mauvaises pratiques. Nous sommes aussi des témoins de l’évolution des milieux naturels, de la raréfaction voire de la disparition de certaines espèces, des dégâts causés par l’Homme et son emprise. Et nous sommes tous  émotionnellement attachés à ce que nous encadrons dans nos viseurs avant de presser le déclencheur, pour immortaliser la vie qui vient, qui s’en va et qui parfois ne reviendra pas. Cette planète, nous la voyons chaque jour sous un angle différent et pendant que nous capturons les traces laissées par celles et ceux qui y vivent, nous nous interrogeons sur notre propre empreinte.

Le poids du matériel et des voyages

Un photographe exerce son activité avec du matériel souvent produit à l’autre bout du monde, en Chine, à Taiwan, au Japon ou aux Etats-Unis. Nos appareils photos, nos objectifs et plus largement tout le matériel photographique, trépieds, sacs, éclairages, accessoires sont produits en Asie. Les ordinateurs et leurs corolaires viennent des mêmes contrées. Nos logiciels sont américains, comme nos réseaux sociaux et nos sites internet sont hébergés un peu partout (en France pour ce qui me concerne).

Un photographe voyage, en voiture principalement, mais aussi à moto, en train et en avion. Rarement à vélo, toujours à pied, il faut savoir se mouvoir pour être au bon endroit au bon moment.

Réduire notre impact

Sans être classés parmi les plus mauvais élèves en matière de respect de l’environnement, pouvons-nous faire mieux, faire moins ? Comment réduire la pollution générée par notre activité ? Je vous propose ici une liste non exhaustive de points sur lesquels nous pouvons agir et sur lesquels je me suis engagé.

  • Faire moins de photos, mais mieux.
  • Acheter uniquement le matériel absolument nécessaire (ou louer)
  • Renouveler moins fréquemment le matériel
  • Réutiliser d’anciens matériels (1), acheter d’occasion
  • Réduire le plus possible la pratique de la photographie argentique
  • Imprimer ou tirer uniquement lorsque c’est indispensable
  • Concevoir un site web plus éco-compatible (2)
  • Choisir un hébergement plus écologique
  • Choisir des ordinateurs avec un meilleur indice de réparabilité
  • Opter pour des écrans moins gourmands en énergie
  • Ne pas stocker inutilement des images ou des vidéos sur le cloud
  • Ne pas archiver des images sans intérêt ou médiocres (ça arrive même aux meilleurs)
  • Publier moins mais mieux sur les réseaux sociaux
  • Éviter les déplacements inutiles (3)
  • Privilégier les modes de transports les moins polluants
  • Effacer toutes traces après une sortie dans la nature (on le fait tous, non ?)

NOTES :

(1) J’utilise régulièrement sur mon boitier Sony via une bague adaptatrice des objectifs Konica Hexanon fabriqués en 1970 ou des objectifs Nikon des années 90.

(2) Mon site est classé  » C « , pas mal, mais à améliorer. Principal problème pour nous, le poids des images – Testez le vôtre ici

(3) Un client me demande une image d’illustration que je n’ai pas en archive. Si je dois effectuer un déplacement et un shooting pour cette image alors autant la créer avec l’IA (j’entends déjà les cris d’orfraie). Si une requête sur Mid-journey représente environ 14 g de CO2, un déplacement en voiture thermique de 10 km peut produire jusqu’à 2,2 kg de CO2 et même jusqu’à 1 kg avec une voiture électrique.

https://ekwateur.fr/blog/enjeux-environnementaux/empreinte-carbone-ia/

https://avenirclimatique.org/calculer-empreinte-carbone-trajet/